Cent quarante ans après sa pendaison, le métis Louis Riel divise encore
Cent quarante ans après sa pendaison, Louis Riel divise encore. Rebelle, prophète, député, traître ou père du Manitoba, son héritage raconte un pays qui peine toujours à comprendre ses propres fondations.
Le 16 novembre marquait les 140 ans de l’exécution de Louis Riel (1844‑1885), chef politique et religieux des Métis, défenseur des droits territoriaux et culturels de son peuple dans les Prairies canadiennes. Jugé pour trahison à la suite de la Rébellion du Nord-Ouest de 1885, sa mort ne se réduit pas à un simple événement historique : elle permet de revisiter un moment fondateur du Canada moderne et d’évaluer la manière dont les enjeux soulevés par Riel, à savoir souveraineté, droits territoriaux, pluralisme culturel, restent profondément actuels. Loin d’être figé dans les archives ou dans les livres d’histoire, Riel revient régulièrement dans les débats politiques, dans les créations artistiques et dans les discussions sur l’identité canadienne.
En tant que directeur du Centre d’études canadiennes à l’Université de Stockholm, j’ai remarqué l’intérêt des étudiants pour les questions liées au multilinguisme au Canada et notamment pour la construction de la Confédération canadienne. L’un de mes domaines de recherche concerne la lutte pour la visibilité des cultures autochtones.
Riel occupe en effet une place singulière dans la mémoire collective. Issu d’une communauté qui naît de l’entrelacement entre populations autochtones et colons européens, il devient le porte-parole d’un espace culturel distinct, attaché à ses terres, à ses traditions et à sa langue. Dans la Résistance de la Rivière Rouge en 1869 puis dans celle du Nord-Ouest en 1885, il défend la légitimité d’un peuple métis cherchant à préserver son autonomie dans un contexte d’expansion étatique vers l’Ouest.
Derrière le conflit militaire se cache une........





















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