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L’IA va-t-elle vraiment nous voler nos jobs?

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EXPERT INVITÉ. Le refrain revient à chaque vague technologique: on nous promet une arrivée d’automates qui videra les bureaux.

Avec l’intelligence artificielle et son évolution future aux superpouvoirs, l’AGI (intelligence artificielle générale), le discours est encore plus abrasif. Certains médias parlent carrément d’une «extinction» des emplois qualifiés.

Mais, pour une analyse sérieuse, il faut quitter la caricature et regarder comment les choses se passent sur le terrain.

Souvenons-nous d’une déclaration qui a marqué les esprits. En 2016, Geoffrey Hinton, parrain de l’intelligence artificielle, tout comme Yoshua Bengio, affirmait qu’il était «complètement évident» que, cinq ans plus tard (2021), la plupart des tâches des radiologistes seraient assumées par des algorithmes, au point qu’il fallait cesser de former des médecins dans cette spécialité. Cette phrase a nourri des dizaines d’articles catastrophistes.

Or, neuf ans plus tard, la réalité clinique raconte l’histoire inverse: à la Mayo Clinic de Rochester, le nombre de radiologistes a augmenté de 55% et dépasse désormais les 400 praticiens. Sur l’ensemble des États-Unis, le Collège américain de radiologie prévoit même une hausse de 26% du nombre de spécialistes d’ici trente ans.

Comment expliquer ce grand écart entre la prophétie et le quotidien d’un service hospitalier? D’abord parce que l’IA, dans sa forme actuelle, joue surtout le rôle d’une loupe numérique qui amplifie les capacités des humains.

Les modèles d’imagerie savent filtrer les dossiers simples ou repérer des anomalies très fines, libérant du temps pour que le médecin se concentre sur les cas complexes, échange avec l’équipe de chirurgie ou rassure un patient inquiet.

C’est exactement ce que constatait le New York........

© Les Affaires