L’effet papillon de l’IA: quand une ligne de code transforme des modèles d’affaires
EXPERT INVITÉ. «Le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas?»
Dans les années 1960, le météorologue Edward Lorenz posait cette question devenue légendaire pour illustrer ce que l’on appelle aujourd’hui l’effet papillon: un concept selon lequel de minuscules causes peuvent avoir de gigantesques effets. Ce principe, emprunté à la théorie du chaos, s’applique étrangement bien à l’univers de l’intelligence artificielle (IA). Une petite innovation, une modeste avancée technologique ou un simple ajustement algorithmique peut désormais bouleverser des industries entières. L’IA ne modifie pas que la technologie, elle redéfinit en profondeur les modèles d’affaires des organisations, forçant les entreprises à s’adapter, innover ou disparaître.
À l’image du battement d’ailes imperceptible du papillon, l’IA agit souvent de façon discrète. On n’entend pas un modèle transformer des données en décisions ni un algorithme recalibrer des prix à la volée. Pourtant, les conséquences se font rapidement sentir: automatisation des processus, personnalisation des services, réduction des coûts, accélération des cycles d’innovation, et plus encore. Des secteurs comme la finance, la logistique, la santé, les assurances ou le commerce de détail ont vu leurs fondations ébranlées.
Prenons l’exemple de l’assurance. Jadis fondée sur des modèles statistiques historiques, elle fonctionne désormais grâce à des systèmes prédictifs nourris de données en temps réel. Ce passage d’un modèle rétrospectif à un modèle prédictif est loin d’être anodin: il change non seulement la manière de calculer les primes, mais aussi la nature même du service, en allant jusqu’à proposer des........
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