Plateauviction
La Ville de Montréal s’apprête à investir des millions dans une piste cyclable protégée sur la rue Saint-Urbain. Pourtant, sur environ un kilomètre — entre Bernard et Laurier —, une double voie cyclable continue, déneigée l’hiver (souvent même avant les trottoirs), existe déjà sur la rue Clark, à une seule rue parallèle. Autrement dit, on crée un doublon inutile pour un tronçon déjà desservi.
Ce projet entraînera la suppression de centaines de places de stationnement essentielles aux résidents, aux familles, aux travailleurs — ceux-là mêmes qui paient déjà très cher leur vignette (environ 300 $/an), sans aucune garantie d’espace. Pourquoi? Les décideurs municipaux invoqueront sans doute des principes louables: sécurité des cyclistes, cohérence du réseau, réduction des GES. Mais appliqués sans nuances, ces principes virent au dogmatisme et finissent par exclure ceux qu’ils prétendent inclure.
Quant à l’argument souvent répété selon lequel la Ville agit pour le bien du plus grand nombre, il ne résiste pas à l’épreuve de l’hiver: alors que Montréal enregistre 3,3 millions de déplacements à vélo l’été, ils chutent à 190 000 en hiver. Une réalité bien éloignée du récit officiel. Difficile, dans ce contexte, de justifier la suppression massive de stationnement........
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