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12.04.2025

Il y a des questions difficiles (ce sont les seules qui importent) qui finissent toujours par nous rattraper lorsque nous ne prenons pas le temps de les creuser. Il semble bien que ce soit le cas de la laïcité, qu’on croit pouvoir régler à coups de lois plutôt que d’y répondre par d’autres questions. Les lois sont nécessaires, mais lorsqu’elles précèdent ce long travail de la pensée, elles pèchent par impatience, elles croient pouvoir effacer les problèmes plutôt que de les user, de laisser le temps faire le tri entre l’accessoire et l’essentiel, comme le faisait récemment en éditorial Louise-Maude Rioux Soucy, dans « Le visible et l’invisible ».

Le hasard fait que j’ai lu ce texte le même jour où j’ai accompagné une amie qui répondait à l’invitation d’un ami qui collecte des fonds pour la restauration de l’église de notre quartier. N’ayant mis les pieds dans l’église Sainte-Madeleine d’Outremont que deux ou trois fois à l’occasion de funérailles, je ne connaissais pas cette histoire qu’Hubert Sacy nous raconte et qui nous ramène au dernier film de Denys Arcand, Le testament.

En 1924-1925, le peintre Guido Nincheri, surnommé « le Michel-Ange de Montréal », a peint les murs et les plafonds de cette église qu’on a recouverts de peinture blanche après Vatican II, qui croyait que l’Église se rapprocherait des fidèles en abandonnant le latin et en gommant toutes ces fresques religieuses. C’est ainsi que l’église ne garda que le nom de la sainte et sacrifia à la neutralité de la blancheur deux ou trois magnifiques Madeleine, l’une au pied de la croix et l’autre debout près d’un tapis qui........

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