J’ai eu un chat jadis, il s’appelait Minou. Pas très original comme nom, me direz-vous. Mais c’est d’un de ses drôles de comportements que je veux ici vous parler. Voilà : à toute heure du jour, il lui arrivait de me demander de lui ouvrir la porte pour aller faire une petite promenade à l’extérieur. Rien de bien extraordinaire ici, j’en conviens. Toutefois, lorsque j’entrebâillais la porte arrière de mon appartement pour le laisser sortir et que celui-ci était horrifié par la pluie ou la neige qui tombait, il n’hésitait pas à rebrousser chemin.

Un chat normal aurait compris le message. « Il fait un temps pourri à l’extérieur. Mieux vaut me rendormir en attendant que la tempête passe. » Mais Minou voyait les choses autrement. Animé par une sorte de pensée magique ou par un optimisme maladif, il préférait aller gratter à l’autre porte de mon appartement, celle qui donne sur la rue, en s’imaginant que, de ce côté-ci du monde, une météo plus clémente s’offrirait à lui. Déçu, renfrogné mais stoïque, il finissait par accepter la réalité — jusqu’à la fois suivante…

Dans le cadre de la campagne électorale qui se déroule........

© Le Devoir