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L’embarras du choix

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12.08.2025

Elles nous habitent longtemps, parfois toute la vie, ces décisions qui, sur le coup, paraissent tenir dans l’entre-temps d’un été, d’un coup de tête ou d’une lecture du réel aussi irrationnelle que brève. Au cours de notre existence, en quelques carrefours, se trouvent en concentré des « choix de vie », où l’impossibilité d’emprunter deux chemins en même temps nous est frontale. Nous avons peut-être à choisir entre deux amoureux ou amoureuses, deux programmes d’études, deux lieux pour vivre ou, peut-être encore, de ce qu’il adviendra de l’enfant porté à la suite d’un moment qui ne devait être qu’une passion brève. Comme ça, parfois après avoir longuement pensé la chose, d’autres fois en suivant seulement une forme de traction vers l’avenir, nous trions les cordes des possibles au-devant et avançons vers ce qui pourrait nous donner l’apparence d’un « destin ». Et, chaque fois, nous posons le choix que nous sommes en mesure d’assumer, ce qui, évidemment, varie énormément en fonction de l’âge que nous avons, de la configuration dans laquelle nous nous trouvons à ce moment précis, et, plus que tout, de la liberté réelle que nous possédons d’être ce que nous désirons être.

Je me demande souvent ce qu’il en est de la réalité alternative, de cette autre personne que nous ne sommes pas devenue, de ce couple que nous n’avons jamais formé ou de ce métier que nous ne pratiquerons pas. Je suis aussi vivement touchée par cette impression qui surgit un jour dans la vie, comme une espèce d’évidence qu’il n’y aura plus assez de temps imparti à « ce qui reste » devant nous pour que se déploient les expériences que nous nous voyions pourtant réellement vivre. Loin des bucket lists et autres listes à cocher où il s’agirait de trier les envies comme des épices, avant de cumuler les expériences qui nous donnent une impression de triompher sur la mort, il y a cette autre liste beaucoup plus diffuse,........

© Le Devoir