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Vouvoiement

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10.08.2025

Le temps doux ramène dans son sillage la bien-aimée rubrique Point de langue, avec pour guide la professeure Mireille Elchacar. La lexicologue québécoise vous invite à penser le français autrement dans une formule à mi-chemin entre l’essai et la vulgarisation scientifique.

Cette année, la rentrée marquera non seulement le retour en classe des élèves, mais aussi celui du vouvoiement. Le ministre Bernard Drainville a annoncé cette directive de concert avec l’élargissement de l’interdiction du cellulaire dans les écoles — et plus uniquement dans les salles de classe. Si cette dernière mesure a fait rouspéter certains adolescents, les adultes semblent plutôt d’accord. On ne constate pas un tel consensus pour le vouvoiement.

Le vouvoiement est un phénomène autant linguistique que culturel. Je laisserai donc aux enseignants, aux directions et au personnel scolaire le soin de se prononcer sur la faisabilité de la chose en salle de classe pour plutôt me pencher sur ces aspects.

De manière générale, on tutoie plus volontiers en Amérique qu’en Europe. Certains y ont vu un rapprochement avec l’anglais, réflexe courant pour expliquer les particularités du français québécois par rapport au français européen. Le chroniqueur de langue Pierre Beaudry avance cette théorie dans un texte publié dans La Presse en 1974 : « Mais ce qui est inadmissible, parce qu’entièrement contraire à l’esprit français, c’est la manie qui s’est récemment installée chez nous, de passer […] du vouvoiement au tutoiement. » Or, il s’avère que cette conclusion........

© Le Devoir