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L’Acadie, l’Acadie... et l’insécurité linguistique

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13.07.2025

Le temps doux ramène dans son sillage la bien-aimée rubrique Point de langue, avec pour guide la professeure Mireille Elchacar. La lexicologue québécoise vous invite à penser le français autrement dans une formule à mi-chemin entre l’essai et la vulgarisation scientifique.

Peut-être avez-vous eu la chance de voir la pièce Parler mal, présentée au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui au printemps dernier. Œuvre des artistes acadiens Bianca Richard et Gabriel Robichaud, la pièce, construite comme un docufiction, aborde la question de l’insécurité linguistique. Le projet Parler mal se déploie aussi sous la forme d’un documentaire sur Tou.tv et d’un balado sur OHdio, tous deux toujours disponibles.

Le thème commun de ces œuvres est l’insécurité linguistique individuelle, c’est-à-dire la honte qu’on peut ressentir en parlant une variété de français qui n’est pas socialement valorisée, dans une situation de communication inhabituelle, c’est-à-dire pas avec nos proches ni des locuteurs de notre milieu. S’il est tout à fait normal de se demander, lorsqu’on parle une langue étrangère, si on a choisi le bon mot, bien conjugué un verbe ou prononcé correctement, se poser ces questions constamment lorsqu’il s’agit de sa propre langue maternelle, c’est une autre histoire.

La sociolinguiste acadienne Annette Boudreau l’explique en ces mots : « Il n’y a pas d’insécurité linguistique sans qu’il y ait une conscience d’une norme perçue comme supérieure, ce qui suppose aussi une conscience des variétés régionales et une........

© Le Devoir