C’est pas dans le dictionnaire!
Le temps doux ramène dans son sillage la bien-aimée rubrique Point de langue, avec pour guide la professeure Mireille Elchacar. L’été durant, la lexicologue québécoise vous invitera à penser le français autrement dans une formule ponctuelle à mi-chemin entre l’essai et la vulgarisation scientifique.
« Le fait que “chill” soit entré dans Le Petit Robert ne cautionne-t-il pas son emploi ? » C’est à peu près dans ces mots que Patrice Roy me demandait de commenter les ajouts dans la dernière édition du Petit Robert au Téléjournal du 14 mai dernier. C’est un rituel : chaque année, les médias québécois nous font part des nouveaux mots qui entrent dans Le Petit Larousse et Le Petit Robert. Que la nouvelle se soit même fait une place au Téléjournal témoigne de l’intérêt très marqué des francophones pour l’objet dictionnaire.
Patrice Roy n’est pas le seul Québécois à être perplexe face à l’arrivée de « chill » dans Le Petit Robert. Rassurons-nous, cela ne signifie pas qu’on peut l’employer en toutes circonstances. Le dictionnaire général n’a pas pour vocation de nous indiquer comment parler : il nous indique plutôt comment on parle. C’est un reflet de la langue dans une communauté à un moment donné. Un genre de polaroïd de l’usage. Et dans l’usage, il y a des mots de tous les registres.
Les nouvelles entrées des dictionnaires résultent parfois de changements dans la société. « Migroagression » atteste d’une plus grande sensibilité aux minorités, « soumission chimique » rappelle la sordide histoire de........
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