Et si on repensait le succès scolaire?
Le Devoir vous invite sur les chemins de traverse de la vie universitaire. Une proposition à la fois savante et intime, à cueillir tout l’été comme une carte postale. Aujourd’hui, on s’intéresse à la période complexe des décisions vocationnelles.
Vous avez sûrement des souvenirs de votre enfance et de votre adolescence au cours desquelles on vous a mille fois posé la question : « Quel travail veux-tu faire plus tard ? » Selon votre bagage familial ou culturel, vous avez peut-être ressenti la pression de répondre que vous souhaitiez poursuivre de longues études dans un programme universitaire contingenté pour vous préparer à exercer une profession prestigieuse. Répondre à cette question est sans doute plus facile pour les personnes qui souhaitent se diriger dans une telle voie par amour pour les études ou par engagement envers leur vocation que pour celles qui ont envie d’un parcours scolaire différent.
Comme chercheuse en psychologie de l’éducation, j’ai constaté un biais dans la manière de conceptualiser le succès scolaire au sein même des recherches scientifiques. Ce biais prend la forme d’une valorisation marquée des longues études. C’est ainsi que la réussite scolaire est généralement mesurée soit par un grand nombre d’années passées à l’école, soit par l’obtention d’un diplôme avancé. Cette observation m’amène à poser cette question : que deviendrait notre société si tout le monde avait un doctorat en poche ?
Nous pouvons facilement imaginer le chaos qui se produirait s’il n’y avait personne pour cultiver les champs, réparer nos véhicules, transporter les........
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