Un mal très nécessaire
À la surprise générale, le premier ministre Mark Carney a décidé d’augmenter sur-le-champ le budget de la défense canadienne pour qu’il atteigne la cible jusqu’ici exigée par l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), soit 2 % du PIB. Le Canada ne pouvait plus contourner cet objectif en planant dans un espace d’utopie pacifique alors que le contexte géopolitique international, lui, bouillonne. En accroissant ses efforts à la hauteur des attentes de ses alliés de l’OTAN, il fait aussi une courbette au président américain, Donald Trump.
En 2025, les dépenses de la défense canadienne totaliseront donc 62,7 milliards de dollars, ce qui correspond à 2 % du produit intérieur brut du pays. Pour y arriver, Mark Carney injecte 9 nouveaux milliards de dollars dans le budget 2025-2026, et il devance ainsi de cinq ans sa promesse électorale. La nouvelle est saluée, malgré quelques cris de protestation justifiés de la part des partis d’opposition, qui se demandent où diable le gouvernement va prendre cette somme colossale, alors que le Canada a enregistré un déficit de 65,2 milliards de dollars en 2024. Mark Carney a éludé l’idée de déposer un budget au printemps, préférant reporter l’énoncé économique à........
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