Alors que le Québec subit une pénurie d’enseignants qui l’a forcé à assouplir les règles d’entrée dans la profession, on ne s’attarde toujours pas à comprendre quelles sont les raisons qui poussent chaque année de jeunes enseignants à quitter le navire. Voilà plus de vingt ans que cet enjeu de désertion par les novices secoue le réseau, mais le ministère de l’Éducation n’a toujours pas de dispositif officiel lui permettant de comprendre les raisons de ces départs. C’est une véritable aberration.

Grâce à une demande d’accès à l’information, Le Devoir a dévoilé la semaine dernière que surviennent au Québec deux fois plus de départs d’enseignants qu’il y a dix ans. En 2013-2014, 2137 enseignants ont quitté le navire, mais il y en avait 4519 en 2022-2023. Le plus ahurissant dans l’histoire n’est pas le fait que le phénomène ait doublé, mais bien que cette donnée essentielle regroupe l’ensemble des départs, tous motifs confondus. Retraite, démission, départ à l’intérieur des cinq premières années de pratique : tout tombe dans le même baluchon, sans égard aux motifs particuliers ayant entraîné une décision aussi lourde de sens, surtout en pleine pénurie. Départ pour d’autres cieux professionnels ? Départ pour l’école privée ? Départ pour un autre centre de services scolaire ? On ne le........

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