L’indécente cruauté de Donald Trump et la nôtre
Dans les marécages mortels des Everglades, en Floride, seront désormais enfermés les migrants qu’on ne saurait voir. Si les sans-papiers s’échappent, ils seront rattrapés par des alligators et des serpents venimeux, dit en blague Donald Trump. « Il faudra leur apprendre à courir en zigzag ! » ajoute le président de la plus grande puissance militaire au monde. Une geôle du Moyen Âge avec douves, pont-levis et bêtes féroces.
Un courriel de financement du Parti républicain annonçait en caractères gras, la semaine dernière, l’ouverture d’« Alligator Alcatraz », un camp d’emprisonnement « gardé par des alligators et surveillé par des pythons, pour les étrangers qui pensaient pouvoir déjouer le système ». Après avoir mentionné les « animaux sauvages assoiffés de sang », le courriel conclut : « C’est un aller simple vers le regret pour des criminels qui auraient dû s’auto-expulser. » Des « criminels » qui, pour la majorité, n’ont jamais été inculpés ni accusés d’un crime violent.
Le Parti républicain vend aussi des casquettes de baseball, des t-shirts et d’autres marchandises ludiques sur ce camp de travail improvisé, cet Alcatraz serti d’alligators. Des couvre-chefs avec le nom du camp où sera concentré le désespoir. Une casquette pour se couvrir la tête et le cœur. En 2025, on portera fièrement l’indécence.
La décence était........
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