Alors qu’on remercie le personnel scolaire pour son travail et qu’on salue la fin de l’année scolaire, le Québec fait face à une épreuve sans précédent : des compressions budgétaires draconiennes en éducation. De façon ironique, la nomination de Lucien Junior Maltais à la tête de l’Institut national d’excellence en éducation (INEE) conforte la dotation d’une nouvelle instance, laquelle contribue à la dilapidation de fonds publics et d’organisations importantes du réseau scolaire.

Dans ce contexte troublé et pour le moins troublant, nous proposons une lecture de la situation à partir des travaux de Fullan (2012), un professeur émérite de l’Ontario Institute for Studies in Education, à l’Université de Toronto, un Canadien et un expert reconnu internationalement en leadership éducatif. Ses travaux sont prisés pour l’approche collaborative, éthique et systémique du changement, centrée sur la réussite de tous les élèves. Une réussite qui ne se réduit pas à des résultats chiffrés ponctuels, mais qui est éclairée par des données qui permettent de documenter l’amélioration continue de l’apprentissage, l’engagement et le bien-être de chaque élève, dans un système qui apprend collectivement.

Fullan insiste sur le fait que les données ne sont pas abstraites ni indépendantes des réalités : elles représentent des élèves réels, des visages, des histoires, des besoins… Dans cette perspective, les compressions budgétaires ne doivent pas être évaluées qu’en termes financiers, mais par rapport à l’impact sur les élèves. Quels élèves perdront leur accès à un accompagnement spécialisé ou au parascolaire, faute de moyens ? Quelles entraves s’ajouteront à la capacité des écoles publiques de soutenir ceux qui sont les plus vulnérables ?

Ces questions devraient éclairer les choix du nouveau p.-d.g. de l’INEE, en particulier celle-ci : quelles décisions permettent véritablement de soutenir l’apprentissage et l’épanouissement de tous les élèves ?

Fullan parle d’un leadership........

© Le Devoir