La justice climatique a fini d’attendre
Politiciens, médias, militants et observateurs aiment le mot « historique » au point d’en mésuser à l’occasion. Cette fois, il ne paraît pas exagéré. L’avis consultatif sur les obligations des États en matière de lutte contre les changements climatiques rendu par la Cour internationale de justice (CIJ) est bel et bien de cette eau qui fait sourdre les révolutions.
Non seulement la plus haute juridiction des Nations unies dit sans détour que les États ont le devoir de protéger le système climatique, mais elle fait d’un environnement « propre, sain et durable » une condition essentielle à la jouissance du droit à la vie et à la santé. Hors de cette condition ? Point de salut.
La portée symbolique de cet avis de 140 pages est immense. On en prend la mesure dans le choix des mots retenus pour parler des conséquences « graves et profondes » des changements climatiques sur les « écosystèmes naturels et les populations humaines ». L’humanité, lit-on, affronte une menace « urgente » et « existentielle », dont la « portée planétaire » met en péril « toutes les formes de vie et la santé même de notre planète ».
Rendu à l’unanimité (une rareté en soi dans les officines feutrées de........
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