À la guerre, comme à la guerre
Il y a de la poésie dans le titre qui coiffe le rapport sur l’avenir de l’audiovisuel au Québec : Souffler les braises. Raviver le feu de notre culture et transmettre la flamme. L’image trouvée par les coprésidents experts, Philippe Lamarre et Monique Simard, incarne le lien amoureux, vital, mais aussi fragile qui relie les Québécois à leur culture. Elle rappelle surtout que cet organe essentiel au corps économique ne se contente pas d’enrichir nos poches collectives. Il pollinise nos imaginaires et fortifie nos idées.
Fort de 3,27 milliards en valeur ajoutée au PIB québécois, l’audiovisuel devance des secteurs aussi névralgiques que les mines, la foresterie ou les technologies de l’information. Dans un monde qui se définit par ses guerres culturelles et l’assujettissement de l’attention des publics par les géants du numérique, il constitue aussi un sésame contre l’égarement, la dilution, l’assimilation et l’effacement.
Mais voilà, l’audiovisuel québécois s’est figé dans un temps et dans des lieux qui n’ont plus rien à voir avec les codes d’aujourd’hui, par confort, par indifférence, par peur aussi. Le rapport Lamarre-Simard ne met pas de gants blancs : l’avenir sera numérique ou........
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