Il est minuit moins une pour CBC/Radio-Canada
Depuis 2015, on a vu passer quatre ministres du Patrimoine canadien, dont Pablo Rodriguez, qui a occupé ce poste à deux reprises entre 2018 et 2019 et entre 2021 et 2023. Chacun d’entre eux est entré en fonction en promettant de revoir le mandat de CBC/Radio-Canada. Ce dernier n’a pas été modernisé depuis la dernière révision de la Loi sur la radiodiffusion, en 1991, soit à une époque où la télévision traditionnelle régnait à la tête du monde médiatique et où les diffuseurs privés canadiens étaient encore prospères.
En 2015, l’urgence de revoir le rôle du diffuseur public est devenue évidente dans un contexte où les choix des consommateurs se multipliaient et où les médias privés du pays en arrachaient en raison de la migration des revenus publicitaires vers les plateformes numériques américaines. En même temps, le diffuseur public était devenu la cible de critiques de la part des conservateurs, qui l’accusaient d’être biaisé, d’avoir un parti pris de gauche. Ces critiques visaient surtout le réseau anglais, dont l’auditoire était en chute libre depuis de nombreuses années, mais qui continuait néanmoins à s’approprier la part du lion du budget.
Au Canada anglais, l’existence même de CBC/Radio-Canada était devenue un enjeu politique.
Avant son départ du ministère du Patrimoine, en 2018, Mélanie Joly avait nommé un comité d’experts chargé d’examiner le mandat de CBC/Radio-Canada dans le contexte de l’évolution........
© Le Devoir
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