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Yvan Lamonde, l’historien au quai de Sainte-Anne

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28.08.2025

Un professeur qui vous serre la main à la première séance d’un séminaire, ça n’arrive pas souvent. De surcroît, la poignée de main était franche — phénomène encore plus rare dans le milieu universitaire. Il y a quelques jours, à l’Hôtel-Dieu de Sorel, il y avait la même franchise dans la main d’Yvan Lamonde. Cette fois, c’est moins la force de l’historien aux idées claires qui m’a surpris ; c’est la détermination de l’homme droit devant la fin, extraordinairement apaisé. Peut-être parce que tous les dossiers étaient fermés et que c’était, pour lui, l’heure d’un grand loisir.

Yvan Lamonde nous laisse son œuvre. Aucune complaisance, aucune compromission, aucun tête-à-queue intellectuel : l’historien a voulu doter les Québécois d’une cartographie détaillée des idées qui ont façonné l’agora québécoise depuis la Conquête. À tous les chroniqueurs, les idéologues et les tordeurs d’histoire prétendument nationale qui cherchaient et cherchent encore à transformer cette agora en cour des miracles, Yvan Lamonde a opposé la mise en valeur des combats démocratiques qui s’y sont déroulés.

Dans l’esprit, mais aussi dans la détermination d’Yvan Lamonde, il y avait quelque chose de la vertu civique des Anciens. Celle de ces philosophes qui, comme l’écrivait Cicéron, ont « exercé une sorte de magistrature politique » par « l’étendue de leurs recherches et de leurs écrits sur l’administration des États », et ce, même s’« ils n’ont point régi la chose publique ». C’est........

© Le Devoir