À propos de Pierre Nora
Jeune reporter, j’enviais mes aînés qui faisaient des nécrologies de personnages célèbres, car avoir le dernier mot sur quelqu’un d’illustre me semblait être un journalisme haut de gamme, surtout dans les journaux de référence comme Le Monde et le New York Times. De nos jours, les recherches sont faites avant la disparition afin de mieux exposer l’importance du sujet. En tant que tel, le journal a déjà choisi que le décédé mérite son inclusion parmi les grands de l’histoire.
Cela a très évidemment été le cas pour l’historien français Pierre Nora, mort le 2 juin dernier. Affichée à la une du Monde avec une photo proéminente, la vie de Nora y fut soulignée avec pompe : « figure de la vie intellectuelle parisienne », auteur, fondateur de la revue Le Débat, et éminence chez « la prestigieuse maison d’édition » Gallimard, « où il dirigeait les collections dans le domaine des sciences humaines ». Dans la rue Gaston-Gallimard, « on n’y croisera plus [l’]élégante silhouette » de ce membre de l’Académie française, qui « faisait la pluie et le beau temps sur la vie des idées en France ». Qui « était devenu cet “historien public” incontournable que les journalistes sollicitaient lorsqu’ils avaient besoin d’une analyse sur les mutations du sentiment national ».
Il fallait creuser pour trouver dans le parcours éblouissant de Pierre Nora le moindre soupçon de critique : Le Monde raconte que « l’essayiste anglais Perry Anderson reprochera au........





















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