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Le maillot de bain atomique

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29.07.2025

La nouvelle n’est pas banale : La Caisse (anciennement la Caisse de dépôt et placement du Québec) a annoncé qu’elle mettait le nez dans le nucléaire en Angleterre. Armée de l’argent des régimes de retraite et d’assurance publics et parapublics des Québécois, La Caisse va consacrer jusqu’à 3,2 milliards de dollars à la construction d’un réacteur du côté de Sizewell, un petit village de pêcheurs.

« Sizewell C » sera une centrale nucléaire de 3,2 GW. Selon le narratif qui accompagne sa promotion, elle doit fournir de l’électricité à quelque 6 millions d’habitants pendant 60 ans. Est-ce une projection trop enthousiaste, sachant que, d’ordinaire, les installations nucléaires ne dépassent guère 40 ans ?

Il est répété que Sizewell C préviendra l’émission de 9 millions de tonnes de CO2 par an, en se substituant à des énergies dites polluantes. Cependant, pas un mot au sujet de notre consommation effrénée d’énergie, maintenue en croissance par des projets pareils, au nom d’une étroite conception productiviste et consumériste du monde.

À quel prix finançons-nous cet appétit débridé pour l’énergie ? À Hinkley Point, ville d’Angleterre où poussent des centrales, les coûts ont explosé. Les prévisions initiales sont passées de 33 milliards de dollars à près de 86 milliards. Pour mettre en place le dôme du réacteur en construction, on vient tout juste d’employer la plus grosse grue au monde. Malgré les moyens déployés, le chantier a au moins cinq années de retard.

Sizewell C, dans laquelle La Caisse investit l’argent québécois, est considérée comme étant semblable à cette centrale de Hinkley Point. Il s’agit, dans les deux cas,........

© Le Devoir