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La source de la mort

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26.08.2025

Au village de mon enfance, quand les noms des rues ont fini par être francisés, je pensais qu’on rebaptiserait Spring Road du nom de la rue du Ressort. Ce fut plutôt la rue de la Source. Ce qui donnait une idée de mon niveau d’anglais. Il y avait eu là longtemps une source. Une source d’eau bénite. Elle sourdait juste à côté d’un couvent. Des bonnes sœurs y tiraient de l’eau. Elles n’étaient pas les seules d’ailleurs. Tout le village s’y pressait. Un curé l’avait même bénie. Ce qui devait expliquer qu’elle soit si bonne…

Des sources de ce genre, il s’en trouvait un peu partout. Près de la maison de mon enfance, de l’autre côté de la rue, le voisin en possédait une, à côté de son beau jardin. Il y permettait l’accès. La plus connue des sources des environs était située sur un terrain du ministère des Transports. Les lieux avaient été parfaitement aménagés pour que les gens puissent recueillir une eau qui jaillissait d’un bec en bois sorti d’une structure de pierres. Là comme ailleurs, chacun remplissait d’eau des cruches de verre, des récipients en plastique, des gourdes, des fontaines Coleman avec leurs becs verseurs.

C’était il n’y a pas si longtemps. On aurait dit que tout le monde se méfiait comme de la peste de l’eau du robinet. Il aura fallu que ces sources tenues pour quasi miraculeuses soient analysées pour les voir toutes fermer les unes après les autres.

Le corps humain est constitué à environ 65 % d’eau. De l’eau, il nous en faut. C’est ce qui a permis à........

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