Pour relancer leur piscine, les habitués de ces étangs chlorés d’arrière-cour savent que rien ne vaut mieux qu’un « traitement choc ». Vous ajoutez, d’un coup, une forte dose de désinfectant. Avec un peu de chance, les résidus de vos bévues seront vite filtrés. Reste à oublier que, si l’eau a tourné au vert, c’est bien parce que vous vous êtes mal occupé de votre affaire.

Le premier ministre Legault veille à sa piscine de banlieue comme il peut. Au printemps dernier, il nous avait invités à avoir du « fun » ensemble, selon son mot, en nous expliquant qu’il valait mieux patauger entre nous, dans du bleu pas bien creux. Peut-on « être moins négatif », demandait-il ? Ce qui revenait, selon son vocabulaire, à « se poser des questions sur notre capacité d’intégration ». Filtrer les corps étrangers, laissait-il donc entendre, constituait une solution pour retrouver la capacité « d’avoir du fun, comme peuple québécois, à vivre avec une culture, des valeurs, une langue ». Il convient d’apprécier, chez le premier ministre, cette préférence quasi constante de la surface à la profondeur.

Rien d’étonnant donc à ce qu’il s’en remette aujourd’hui à la technique éprouvée du « traitement choc ».

M. Legault affirme avoir écouté la population. En vérité, on le voit plus que jamais barboter entre deux eaux, convaincu de ne pas couler, alors qu’il touche le fond après avoir tourné en rond.

Après avoir béni des projets coûteux et douteux — de Northvolt à SAAQclic en passant par le troisième........

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