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Une amitié singulière avec VLB (instantanés)

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30.08.2025

Jeune homme, j’étais collaborateur occasionnel à la page littéraire du journal Le Soleil de Québec. À ce titre, j’ai effectué à l’hiver 1969 une critique sur Race de monde de Victor-Lévy Beaulieu (VLB), qui venait de paraître. Je n’avais pas lu à l’époque le premier roman publié de manière confidentielle aux Éditions Estérel l’année précédente. Mémoires d’outre-tonneau était un récit singulier, évoquant la quête assez ésotérique d’un personnage solitaire et marginal en quête de vérité dans un monde en dislocation, une sorte de Diogène des temps modernes.

Avec Race de monde, on avait affaire à tout autre chose : c’était le premier volet d’une vaste saga familiale évoquant le passage de la société rurale traditionnelle à la modernité urbaine. La famille Beauchemin apparaît en effet écartelée entre Saint-Jean-de-Dieu, petit patelin de l’arrière-pays de Trois-Pistoles et Montréal(-Nord), les deux pôles principaux de l’univers qui se met en place dans une forme picaresque et éclatée qui le distingue de la production courante.

S’y profile un univers complet au sens fort du terme, appelé à se développer autour des personnages de la famille sur plusieurs registres stylistiques, du roman réaliste jusqu’au récit épique et utopique qui clôt la véritable saga des Beauchemin dans Antiterre. On assiste ainsi dans ce roman à la mise en place d’un monde relevant d’une grande ambition pour un jeune écrivain encore inconnu.

Jeune professeur de........

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