Interdire les jeunes sur les réseaux sociaux ne résoudra pas le problème de notre société
Le 29 mai, le comité transpartisan de l’Assemblée nationale du Québec a publié son rapport tant attendu sur le temps d’écran et le bien-être des jeunes. Parmi ses 56 recommandations : restreindre l’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 14 ans sans le consentement parental. L’intention est noble — protéger la santé mentale des jeunes — et s’inscrit dans la lignée de mesures similaires en France, en Australie et dans certaines régions des États-Unis.
Mais, bien que bienveillante, cette approche perpétue un mythe nuisible : que la surutilisation des réseaux sociaux concerne uniquement les jeunes.
En réalité, les adultes sont tout aussi vulnérables à la conception persuasive et axée sur la récompense des plateformes sociales. Si nous voulons réellement atténuer les effets néfastes du numérique, il faut des solutions inclusives et systémiques — et non des restrictions qui visent uniquement les enfants.
Restreindre l’accès à une génération qui a grandi avec ces technologies revient à interdire les téléphones aux adultes. Cela risque d’accentuer la détresse, l’anxiété et la résistance — surtout quand les plateformes créent intentionnellement une dépendance.
De plus en plus d’études montrent que l’usage compulsif des réseaux sociaux ressemble fortement aux dépendances comportementales comme le jeu. Une étude publiée en 2025 dans Addictive Behaviors Reports révèle que les adultes manifestent les mêmes symptômes de dépendance : perte de contrôle, symptômes de sevrage, perturbations du sommeil, du travail et des relations. Ces effets sont fréquents chez les étudiants universitaires, les professionnels et même les parents — ceux-là mêmes censés guider les jeunes.
Pourtant, la majorité des politiques, des........
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