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En Ukraine, le temps d’une paix injuste?

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16.08.2025

Le vendredi 15 août marquera la première rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine visant à mettre fin au conflit ukrainien — sans l’Ukraine. Au centre des discussions, une possible partition du pays. Accepter cette entorse au droit international d’après-guerre pourrait néanmoins être le prix à payer pour sauver des vies, et assurer la prospérité future de l’Ukraine.

« La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens. » La formule de Clausewitz est bien connue, mais on oublie souvent que, jusqu’à tout récemment, la guerre était aussi légale : un moyen légitime d’arbitrer des différends politiques.

On pouvait certes déplorer qu’un État l’ait choisie, mais celui-ci — même s’agissant d’une guerre de conquête — demeurait dans les bornes du « droit international ». Par exemple, après avoir décimé l’Europe, Napoléon ne fut pas traduit en justice, mais plutôt exilé afin de prévenir qu’il récidive.

Comme le rappellent Oona Hathaway et Scott Shapiro dans Foreign Affairs, les choses ont radicalement changé au cours du XXe siècle. Dans la foulée du pacte Briand-Kellogg (1928) et, surtout, de la Seconde Guerre mondiale, la communauté internationale a pris une décision explicite : interdire le recours à la force, comme en atteste la Charte des Nations unies.

En théorie, toute nation entrant en guerre sans motif valable, comme la légitime défense, serait désormais considérée comme hors-la-loi et traitée comme telle. Évidemment, les fusils ne se sont pas tus pour autant. Les conflits internes, civils ou régionaux ont continué de proliférer et les grandes puissances occidentales n’ont pas cessé........

© Le Devoir