Sioui, Rousseau et la forêt
J’enseigne la philosophie au collège Ahuntsic et je veux vous faire part de quelques idées issues d’un débat réalisé en classe qui m’a laissé stupéfait ! Un élan citoyen me pousse à relater cette belle expérience. Mes étudiants en cours d’été, qu’on dit parfois « faibles », ont défendu avec intelligence et conviction leurs positions respectives sur le projet de loi 97 visant à moderniser le régime forestier. Ils pouvaient être pour ou contre le projet, à partir des arguments de Jean-Jacques Rousseau ou de Georges E. Sioui et de la conception philosophique de l’être humain qui émane de ces deux penseurs. J’ai voulu présenter les deux aspects de la médaille, alors voici ce qui ressort de ce riche débat.
La classe était en grande majorité contre le projet de loi 97 dans sa forme actuelle. J’ai eu droit à une belle leçon citoyenne, venant de jeunes contre qui j’ai parfois moi-même des préjugés défaitistes.
« Monsieur, selon la perspective de Rousseau, l’être humain dans l’état de nature est libre, affranchi de toute dépendance à des plus forts ou à des plus riches, égal aux autres, capable d’une empathie réelle et d’un amour de soi puissant. Selon lui, c’est la société qui nous corrompt, qui fait naître l’inégalité. Le contrat social que propose le........
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