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L’heure de vérité a sonné pour le patrimoine religieux

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27.06.2025

Encore une fois, le glas résonne dans nos villes et villages. À Labelle, le plus ancien couvent des Laurentides, érigé en 1905, est menacé de démolition. Un pan entier de notre mémoire collective vacille sous le poids d’un devis de 13 millions de dollars, chiffre contesté par des experts en patrimoine. À Sutton, le litige entourant le couvent et l’organisme La Passerelle révèle des tensions profondes sur les usages et la vocation de ces lieux chargés d’histoire. Et pourtant, à Baie-Saint-Paul, l’ancienne maison mère des Petites Franciscaines de Marie renaît, preuve vivante qu’il est possible de requalifier, de réinventer sans effacer.

Mais combien de fois faudra-t-il tirer la sonnette d’alarme avant que les décideurs entendent ? Combien de couvents, d’églises, de presbytères devront tomber sous le pic des démolisseurs avant que l’on comprenne que ces lieux ne sont pas de simples bâtiments, mais des témoins de notre identité ?

La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, le disait sans détour le 4 juin dernier au journaliste Patrice Roy de Radio-Canada, à propos du projet entourant l’ancienne maison mère des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie : « Pour l’acquérir, on a un prix très raisonnable de 9 millions de dollars, mais en raison des normes de la Régie du bâtiment du Québec […], ça va coûter environ 50 millions de dollars [pour la reconvertir]. […] Ou est-ce que cela va arrêter ? » disait-elle, en réfléchissant sur la capacité de payer des villes.

Et elle a raison. Tous les gouvernements doivent réfléchir… Mais en attendant, ce n’est pas une raison pour que tous baissent les bras et attendent passivement. C’est un appel à l’intelligence collective, à la créativité, à la mobilisation.

Historiens, archivistes, étudiantes et étudiants, citoyens et citoyennes, je vous le déclare : il est temps de........

© Le Devoir