Le nez peut s’éteindre et le sommeil s’agiter à l’approche des maladies neurodégénératives
Le Devoir vous invite sur les chemins de traverse de la vie universitaire. Une proposition à la fois savante et intime, à cueillir tout l’été comme une carte postale. Aujourd’hui, on s’intéresse aux maladies neurodégénératives et à certains signes précurseurs.
Alors que le vieillissement de la population s’accélère, les maladies neurodégénératives telles que les maladies de Parkinson ou d’Alzheimer constituent un enjeu majeur de santé publique. Ces maladies détruisent progressivement certains neurones du cerveau, entraînant une perte de fonctions, comme des troubles du mouvement, de l’attention ou de la mémoire.
Pour mieux les traiter, encore faut-il pouvoir les détecter plus tôt. Le sommeil et l’odorat sont deux indicateurs souvent méconnus, mais révélateurs. En effet, certains troubles du sommeil ou de l’odorat pourraient précéder de plusieurs années les symptômes moteurs ou cognitifs associés à certaines maladies neurodégénératives.
Le 11 septembre 1982, au Minnesota, Donald Dorff, un homme marié de 67 ans, est évalué en clinique du sommeil en raison de rêves accompagnés de mouvements violents menaçant sa sécurité et celle de son épouse. Au cours de la nuit d’observation, M. Dorff s’agite et donne des coups de pied et de poing en rêvant, comme s’il combattait des ennemis invisibles durant son sommeil. Peu après, son médecin, Carlos Schenck, et ses collègues établiront le premier diagnostic de trouble comportemental en sommeil paradoxal, ou TCSP.
Le TCSP est une pathologie du sommeil caractérisée par des mouvements brusques ou violents, involontaires, survenant durant le sommeil paradoxal, la phase de sommeil durant laquelle nous rêvons intensément. Normalement, notre corps est paralysé pendant que nous rêvons, ce qui nous empêche de bouger. Or cette paralysie ne fonctionne pas chez les personnes........
© Le Devoir
