Comme il n’y a pas de mauvaise herbe, il n’y a pas d’enfants indésirables
À la suite des articles récents au sujet de « Mme Chantal », qui pourrait perdre son brevet d’enseignement, de nombreux spécialistes se questionnent sur la pertinence de se doter d’un ordre professionnel qui viendrait encadrer la profession enseignante, une profession si exigeante, pour laquelle j’ai la plus grande admiration. Dans le flot de commentaires rendus publics sur un réseau social, j’ai lu, sous le clavier d’un professionnel de l’éducation, que ce n’est pas un ordre qui transformerait certains enfants « indésirables » en petites perles.
Des enfants indésirables, vraiment ?
Évidemment, il me fallait trouver une explication justifiant le terme utilisé ici, celui-ci me renvoyant d’abord à une métaphore botanique relative à ces mauvaises herbes indésirables que l’on traque dans nos jardins. Mais aussi au sort réservé à celles-ci lorsqu’elles osent malgré tout y pointer leur nez (tonte systématique des pissenlits, usage d’herbicides pour d’autres). Bref, tout pour les faire disparaître, et vite.
Ce terme d’indésirable, qui isole, clive et surtout relève d’un nauséabond discours, laisserait donc entendre que certains humains sont plus désirables que d’autres ? Et que certains humains mériteraient notre attention, notre bienveillance, tandis que d’autres, moins ? Et surtout des enfants, alors ?
Ledit professionnel ne s’en cache même pas. Oui, assure-t-il, des « milliers de profs », comme lui, utiliseraient le terme « indésirable » pour........
© Le Devoir
