Briser l’isolement de Gaza
Ces dernières semaines, alors que la planète entière avait les yeux rivés sur les affrontements entre Israël et l’Iran, des images troublantes émergeaient de Gaza. On y voyait des centaines de personnes rassemblées dans ce qui semble être un point de distribution d’aide humanitaire, coincées entre des barrières étroites, dans une zone excentrée, sous haute surveillance militaire. Le bruit des mitraillettes retentit. Des gens tirés à vue, alors qu’ils attendent de recevoir de la nourriture.
La scène, comprend-on, s’est ritualisée. Depuis le début du mois de mai, on rapporte que des centaines de personnes ont été tuées aux abords des soi-disant sites de distribution d’aide humanitaire de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une entité privée créée par Israël et les États-Unis pour prendre le relais des organisations internationales dans la distribution de denrées essentielles à Gaza, sous siège complet depuis mars. L’opération, et avec elle les assauts portés contre des civils particulièrement vulnérables, a été fermement condamnée par les Nations unies.
Le dispositif mis en place par la GHF déroge des principes qui guident la distribution d’aide humanitaire en zone de conflit. C’est ce que souligne un rapport publié début juin par Garb Yaakov, professeur à l’Université Ben-Gurion, qui examine le dispositif récemment déployé par la GHF. Normalement, la distribution doit être neutre, impartiale et, surtout, faite de manière humaine. Ici, souligne le rapport,........
© Le Devoir
