Le jour où la démocratie se tait, le silence devient la loi
En tant qu’ancienne enseignante de lettres au lycée, je ne peux taire mon inquiétude face aux récents soubresauts qui ébranlent les fondations de nos démocraties.
Deux décisions, l’une en France, l’autre au Québec, m’interpellent par leur portée et leurs implications. Elles tracent, à mon sens, les contours d’un monde où la liberté d’expression, pilier de toute société ouverte, s’effrite sous le poids de mesures autoritaires.
En France, le Conseil d’État a récemment autorisé le gouvernement à suspendre l’accès aux réseaux sociaux en cas d’événements graves. Cette disposition, formulée en termes vagues, ouvre la voie à des interprétations extensives. Qui définira la gravité ? Quels garde-fous garantiront que cette mesure, présentée comme exceptionnelle, ne deviendra pas un outil de censure ordinaire ?
Je vois dans cette décision un risque réel de dérive, où la parole publique, déjà fragilisée, pourrait être muselée au nom d’une sécurité mal définie. La liberté de........
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