Pourquoi attendons-nous les catastrophes pour agir?
L’incendie survenu récemment en pleine nuit, qui a détruit un immeuble de 140 ans au centre-ville de Montréal, ainsi qu’un autre feu ayant nécessité l’intervention de 150 pompiers pour être maîtrisé soulèvent à nouveau une question inconfortable mais urgente.
Montréal — comme de nombreuses villes canadiennes — compte des centaines de bâtiments commerciaux et résidentiels vieillissants, dont plusieurs sont encore utilisés quotidiennement. Beaucoup ne répondent plus aux normes modernes de sécurité. Pourtant, malgré des signes visibles de détérioration, les évaluations et les travaux de mise à niveau sont souvent reportés. Pourquoi ? Parce que les propriétaires et les exploitants craignent les conséquences économiques de fermetures temporaires — la perte d’activités et de revenus que l’on appelle « temps d’arrêt ».
Mais repousser les réparations ne fait pas disparaître le risque — il l’amplifie. Chaque jour d’inaction augmente la probabilité de pertes irréversibles : biens matériels, moyens de subsistance, et potentiellement vies humaines.
En tant que doctorant en génie civil à l’Université Concordia, j’étudie la façon dont les bâtiments vieillissants réagissent au temps, au climat et à l’usage quotidien. J’utilise des simulations avancées pour repérer les vulnérabilités structurelles avant qu’elles ne deviennent visibles ou critiques. Le défi consiste à trouver des méthodes de renforcement efficaces, adaptées à la réalité de........
© Le Devoir
