Quelle valeur accorder aux opinions si l’on oblitère les voix contraires?
Le gouvernement Legault parle depuis près d’un an de renforcer la loi sur la laïcité pour nous faire oublier ses nombreux échecs dans le domaine de l’éducation. Dans ce contexte, sans surprise, les auteurs du rapport Pour une laïcité québécoise encore plus cohérente : bilan et perspectives n’ont fait aucun effort pour donner une apparence de neutralité à leur démarche.
Me Guillaume Rousseau a conseillé Simon Jolin-Barrette pour l’élaboration de la « loi 21 » et défend la loi en Cour suprême. Christiane Pelchat est l’avocate de PDF Québec, qui demande que l’interdiction du port de signes religieux soit étendue au personnel de la santé, aux élèves et même aux enfants en CPE. Faut-il s’étonner que leur rapport recommande au gouvernement d’aller encore plus loin dans l’application d’une « laïcité » implacable ? Les conclusions étaient décidées d’avance.
En introduction, Pelchat et Rousseau nous disent que six ans après l’adoption de la Loi sur la laïcité de l’État, « le bilan est positif ». Sur quoi se base cette affirmation ? Sur l’opinion des personnes qui réclamaient l’adoption de la loi 21 et qui demandent aujourd’hui qu’on aille plus loin. La disproportion des avis retenus est flagrante. Des quarante mémoires soumis au comité, sept sont cités cinq fois ou plus dans le rapport. Sept ne sont pas cités une seule fois.
Les mémoires le plus souvent cités sont tous favorables à la loi 21 et à son renforcement. Le Mouvement laïque québécois (MLQ), cité 14 fois, recommande notamment l’interdiction du........
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