La promesse inachevée de la paix par le droit
La Charte des Nations unies1 célèbre son 80e anniversaire en 2025. Née des cendres de la Seconde Guerre mondiale, elle est fréquemment qualifiée de « loi fondamentale », de « magna carta » et de « Constitution » de la communauté internationale. Elle « demeure la pierre angulaire de l’ordre mondial actuel », selon l’Institut de droit international2.
La Charte a été conçue pour assurer la paix par le droit, interdire la force et la menace du recours à la force dans les relations internationales, garantir la sécurité collective et faire respecter les droits des peuples et de la personne humaine.
Négociée et signée par 50 États en 1945, la Charte a été le cri du cœur, l’espoir offert à l’humanité à un moment charnière de l’histoire des relations internationales, marquée par des siècles d’imposition du « droit » par la force et de la « civilisation » par la colonisation.
Aujourd’hui, le bilan de la Charte reflète les contrastes de la communauté internationale qu’elle régit : décentralisée par sa nature, intégrée dans certains domaines, désorientée, complexe et chaotique, aux prises avec une profonde et grave crise de gouvernance et de valeurs à l’intérieur et à l’extérieur de l’État.
Il est certain que le cadre........
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