Notre bouclier contre une économie mondiale devenue arme
Pour Robert Asselin, le Canada a tout à gagner à mettre en place une stratégie coordonnée reliant la découverte scientifique à l’avantage industriel.
Nous ne vivons plus dans un monde où le Canada peut espérer le retour d’un libre-échange sans entraves avec les États-Unis. Cette époque est révolue, tout comme l’idée rassurante selon laquelle notre prospérité serait assurée par un accès privilégié au marché américain. Certains avanceront que le protectionnisme est cyclique et que des accords comme l’ACEUM continuent d’offrir une certaine stabilité. Mais ces traités pèsent peu lorsque les règles peuvent être renversées du jour au lendemain par des droits de douane ou des restrictions à l’exportation.
Même les ententes commerciales dites « stables » peuvent être instrumentalisées. Le Canada doit désormais se préparer à un monde où la coercition économique est devenue une donnée structurelle.
Cela ne signifie pas que le commerce soit mort : une économie de taille moyenne comme la nôtre doit demeurer profondément intégrée aux échanges mondiaux, en particulier avec son principal partenaire. Mais notre avenir repose désormais sur deux piliers indissociables : la sécurité économique et la sécurité nationale. Dans une économie mondialisée instrumentalisée, elles ne peuvent plus être dissociées.
Répondre à ce défi impose un double regard. La vague courte, c’est celle des turbulences immédiates : coercition commerciale américaine, nouvelles restrictions à l’exportation, vulnérabilités internes. Réduire les délais réglementaires pour les projets........
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