Jusqu’où peut-on exposer une population à des risques évitables ?
Dans le débat sur les émissions d’arsenic par la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda, il est périlleux de se prononcer sur des normes sans tenir compte d’une série de facteurs toxicologiques, épidémiologiques et historiques, estime l’autrice, qui réagit à la chronique « La Fonderie Horne a-t-elle raison de contester la norme québécoise ? » de Vincent Brousseau-Pouliot1.
Dans sa chronique, Vincent Brousseau-Pouliot a le mérite de s’intéresser aux processus d’évaluation des risques, mais son texte ignore beaucoup d’aspects importants.
Il met l’accent sur la problématique de l’arsenic dans l’air, alors que d’autres contaminants sont en cause : plomb, cadmium, mercure, nickel, contamination des sols et de l’eau, poussières intérieures, bruit industriel, stress et dégradation du territoire composent un fardeau cumulatif impossible à ignorer.
Pour Vincent Brousseau-Pouliot, l’enjeu central est la sévérité de la norme de l’arsenic, mais l’acceptabilité d’exposer une population à des risques évitables et l’injustice qui en découle est à mes yeux l’enjeu central.
En vertu de l’autorisation du ministère de l’Environnement délivrée en 2023, d’ici décembre 2027, Glencore devra déposer un plan pour atteindre la norme québécoise de 3 ng/m³, norme que Vincent Brousseau-Pouliot estime être « stricte ». Or, la sévérité d’une norme ne relève pas de la subjectivité : elle découle de données toxicologiques........
© La Presse
