Neuf professeures d’université sonnent l’alarme pour une meilleure protection de l’enfance.

Dans les derniers jours, les résultats de la cinquième enquête panquébécoise sur la violence et la négligence familiale envers les enfants ont été rendus publics1. C’est en 1999 que l’Institut de la Statistique du Québec (ISQ) a réalisé cette vaste étude pour la première fois. Ainsi, pour la cinquième fois en 25 ans, nous disposons de données fiables et représentatives de la population des enfants québécois levant ainsi le voile sur une réalité troublante que nous ne pouvons pas ignorer.

On pourrait penser que ce portrait populationnel récurrent sur la maltraitance envers les enfants2, reposant sur une méthodologie éprouvée et une collaboration étroite entre l’ISQ, des universités, ainsi que divers ministères et organismes publics, est monnaie courante dans nos sociétés occidentales. Or, il n’en est rien. Non seulement au Canada, mais ailleurs dans le monde, cette enquête est unique. Elle est un trésor national, car elle fournit aux décideurs des informations aussi rares que précieuses pour orienter les efforts pour prévenir et contrer la maltraitance envers les enfants. Elle est un appel à la mobilisation et à l’action en vue de promouvoir et soutenir des environnements familiaux bienveillants dans lesquels nos enfants pourront s’épanouir à l’abri de toute forme de violence et de négligence.

Les résultats de cette enquête ont montré qu’en 2024, plus de la moitié des enfants du Québec (52 %) ont vécu au moins un type de violence dans leur famille soit sous forme d’agression psychologique répétée, de punition corporelle, de violence physique sévère, de négligence ou d’exposition à la violence entre leurs parents. Cela représente environ 840 000 enfants âgés de 6 mois à 17........

© La Presse