Une bibliothèque comme une petite librairie
En ce 12 août, où le livre québécois est à l’honneur, Jules Faulkner Leroux, facteur et écrivain, nous donne sa définition bien à lui de ce que pourrait être une bibliothèque idéale
Je semble avoir développé ce qui pourrait s’apparenter à une relation malsaine avec les livres. Une compulsion, voire une dépendance. Car pour l’instant, il ne s’agit pas de les lire, mais de les posséder. Probablement la pire raison pour aimer la littérature, me direz-vous. Bref, ma bibliothèque déborde et mes piles à lire s’érigent en petits stacks, ici et là dans ma maison.
Derrière ce désir il y a, comme pour la plupart des histoires d’amour, une attirance physique : l’objet-livre me fascine. Je ne peux m’empêcher de le saisir, mes mains doivent le parcourir et faire défiler ses pages, je dois aussi le sentir.
Mais lorsqu’on a plus de livres qu’on ne saurait en lire, force est de constater que, pour soi, « avoir » est la réelle motivation et que « lire » est un accessoire que l’on remettra à plus tard – mais à quand, au fait ?
À cette angoisse littéraire (et financière aussi, il faut le dire), j’ai pu trouver, au fil du temps, différentes théories déculpabilisantes qui m’aident à justifier l’accroissement perpétuel de ma bibliothèque.
La première théorie que j’ai trouvée veut qu’une bibliothèque ne soit pas différente d’un cellier : on ne boit pas toutes les bouteilles de vin que l’on achète le même jour. Comme pour certaines bonnes bouteilles, on se garde des........
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