Après 26 ans de lutte acharnée contre la maladie, Magali Jauffret, notre collègue et amie, s’est éteinte vendredi 20 juin, à Paris. Elle était entrée à l’Humanité en 1975.

Elle s’est battue jusqu’au bout, avec un courage exemplaire. Magali Jauffret est morte vendredi 20 juin, à Paris, des suites d’un cancer qu’elle a combattu pendant 26 ans. Le 9 juin, elle publiait son dernier article dans nos colonnes, consacré à l’exposition « Comment les nazis ont photographié leurs crimes », au Mémorial de la Shoah.

Ces derniers mois, elle écrivait moins, ne venait presque plus au journal mais continuait de partager à distance ses découvertes, ses enthousiasmes, qu’il s’agisse de photographie, dont elle était l’une des meilleures spécialistes dans la presse française, ou d’art contemporain.

Dans son écriture comme dans ses tenues aux camaïeux soigneusement assortis, Magali était élégante, précise, avec une touche de fantaisie. Elle avait le chic pour dénicher des sacs et des colliers achetés trois fois rien sur les marchés de Paris ou de Sète. La ville où, il y a quatre ans, elle avait acquis une maison pour être près de la Méditerranée qu’elle aimait tant. « Un pari sur la vie incroyable », estime son amie Françoise Morin, fondatrice des Douches la Galerie, « elle ne se plaignait jamais, elle était d’une générosité extraordinaire, d’une grande fidélité, d’une grande curiosité pour les jeunes artistes. »

Critique au regard affûté, très appréciée des photographes dont elle suivait le travail, Magali était une grande passeuse, capable d’emmener le lecteur sur tous les territoires de la création, sans jamais l’exclure. « C’était une critique populaire, au bon sens du terme. Elle........

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