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Jafar Panahi, une Palme d’or pour la liberté

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26.05.2025

Le cinéaste iranien a obtenu la plus haute récompense du Festival de Cannes pour un Simple accident, un film grinçant aux accents beckettiens sur d’anciens prisonniers qui retrouvent et séquestrent leur bourreau.

Il était le grand favori de cette 78e édition du Festival de Cannes. Sans surprise, le cinéaste iranien Jafar Panahi a reçu la Palme d’or des mains de Cate Blanchett et Juliette Binoche, présidente du jury. Trente ans après son premier long métrage, Le Ballon blanc, récompensé par la Caméra d’or, il est monté sur la scène du Grand Théâtre Lumière sans retirer ses lunettes noires, accompagné par ses acteurs et actrices visiblement très émus : « Je crois que c’est le moment pour demander à tous les Iraniens, avec toutes les opinions différentes, en Iran et partout dans le monde : mettons les différences de côté, le plus important c’est notre pays et la liberté de notre pays. Le cinéma est une société, personne n’a le droit de me dire ce que je dois faire ou ne pas faire. »

Une manière élégante et politiquement juste d’éteindre la polémique qui l’opposait à l’autre cinéaste iranien présent en compétition, Saeed Roustaee, accusé d’avoir fait son film au grand jour, en ne montrant pas ses comédiennes tête nue, même à l’intérieur. Jafar Panahi, lui, tourne clandestinement, avec des comédiennes non voilées. Condamné en 2010 à six ans de prison pour « propagande contre le régime » et assigné à résidence depuis quatorze ans, il s’était mis en scène dans Aucun ours, un exercice d’autofiction qui transformait la contrainte en géniale idée de cinéma.

Dans Un Simple accident, un homme croit reconnaître son ancien tortionnaire qui s’est arrêté dans son garage. Après l’avoir assommé et séquestré dans son van, il retrouve ses anciens........

© L'Humanité