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« On doit se battre contre une idéologie qui vise à transférer la culture vers le secteur privé » : entretien avec l’acteur Nicolas Bouchaud

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26.02.2025

En tournée avec Palombella Rossa, d’après le film de Nanni Moretti, et l’Amante anglaise, de Marguerite Duras, le comédien Nicolas Bouchaud s’exprime sur les coupes budgétaires dans le secteur culturel et sa foi dans le théâtre public.

Nicolas Bouchaud a fait sa carrière dans le théâtre subventionné. Depuis trente-cinq ans, il joue toute l’année à Paris et en région, sur les grandes scènes comme dans les villages. Engagé dans la lutte pour la défense de l’intermittence, il s’inquiète aujourd’hui des coupes budgétaires sévères et des attaques idéologiques qui menacent le service public de la culture.

Quelle est, selon vous, la nature des attaques menées contre la culture dans les Pays de la Loire, l’Hérault, ou en Rhône-Alpes ?

La culture n’est plus un enjeu politique. Le théâtre subventionné reste une anomalie absolue pour le capitalisme culturel, car il ne rapporte pas assez d’argent. Le premier marqueur fort est l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. Dans sa lettre de mission, écrite avec François Fillon, à la ministre de la culture Christine Albanel, il dit : « Vous veillerez à ce que la création artistique soit en accord avec la demande du public. »

Un tel vocabulaire rompt avec l’idée d’une culture subventionnée née avec le Conseil national de la Résistance, qui s’est incarnée chez Malraux, Jeanne Laurent, puis Jack Lang. Des gens de droite comme de gauche. Aujourd’hui, on voit de moins en moins de responsables politiques dans les salles. Comprennent-ils encore pourquoi il faudrait subventionner la culture ?

Comment analysez-vous les discours qui sous-tendent les coupes budgétaires ?

En........

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