« Julius Caesar » d’Arthur Nauzyciel, l’échec démocratique raconté par Shakespeare
En remontant sa mise en scène de Julius Caesar créée en 2008, Arthur Nauzyciel redonne à voir sa tragédie politique comme un magnifique signal d’alerte pour des temps tourmentés.
C’est, pour l’heure, la fin d’un voyage. Un long voyage de théâtre, qui a traversé un pan de notre époque depuis sa création il y a dix-sept ans, et télescope la Rome antique dans le décor de l’Amérique sixties. Le Julius Caesar d’Arthur Nauzyciel joue encore deux soirs aux Gémeaux, à Sceaux, et c’est l’occasion, pour le public français, de plonger dans ses trahisons et ses morts, dans sa vérité dédoublée en le mensonge, dans son rouge écarlate qui finit par noyer tout le plateau.
Lorsqu’il monte la pièce en 2008 à Boston, en plein milieu des primaires démocrates qui mèneront à l’élection de Barack Obama, Arthur Nauzyciel ne se doute alors du tournant que prendra l’Amérique à peine une décennie plus tard, avec l’élection de Donald Trump. Encore moins de l’escalade qui s’ensuivra jusqu’à aujourd’hui. L’intuition qui mène........
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