Raon-l’Étape, une halte verte à « la Porte des Vosges »
Surnommée « la Porte des Vosges », Raon-l’Étape, petite ville lorraine de 7 000 habitants située dans l’étroite vallée de la Plaine, est le point de départ de nombreuses escapades en pleine nature. Mais c’est aussi l’occasion de se souvenir des ouvriers qui y ont été tués lors de la répression des grèves de 1907.
Les Vosges, en été, offrent tout ce que des vacanciers peuvent attendre : lacs et cascades pour se rafraîchir, massifs forestiers pour la balade ou la randonnée, circuits VTT, activités de loisir, villages ou petites villes au patrimoine intéressant. Raon-l’Étape fait partie de ces dernières. Nichée dans l’étroite vallée de la Plaine, la ville entourée de coteaux et de monts boisés s’est développée à la confluence des eaux de la Plaine et de la Meurthe.
La présence du bois et de l’eau a favorisé son essor : jusqu’au XIXe siècle, Raon est le port principal du bassin meurthois pour le flottage des grumes en partance vers les grandes scieries lorraines, fournissant en bois de chauffage la cristallerie de Baccarat, les usines de Nancy ou encore de Pont-à-Mousson. Le port est installé à La Neuveville-lès-Raon, situé de l’autre côté de la Meurthe, avec laquelle Raon fusionnera en 1947.
Si l’arrivée du chemin de fer a arrêté peu à peu ce transport fluvial du bois, l’installation d’usines de textile ou de papeterie a compensé la perte d’activité. Ainsi la fabrique de chaussons de laine Amos s’implante à La Neuveville-lès-Raon en 1874. Elle emploie au début du XXe siècle les trois quarts des habitants des deux villes. Le patron n’a aucune sympathie pour les syndicats et particulièrement celui qui se crée dans son usine en mars 1907.
Sous des motifs fallacieux, il licencie les ouvriers qui y adhèrent. En juillet, après le renvoi jugé abusif d’un contremaître, un premier atelier d’ouvrières débraye, bientôt imité par d’autres. Les employés demandent la réintégration de tous les ouvriers licenciés,........
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