À Kobané, la soif de paix « pour mettre un terme aux souffrances endurées par le peuple kurde »
Dans cette ville frontalière qui avait opposé une résistance héroïque aux djihadistes de Daech, en première ligne face au feu turc, détruite à 70 %, le dialogue engagé entre les Forces démocratiques syriennes et le nouveau pouvoir de Damas est suivi avec prudence. Avec la décision du PKK de déposer les armes en Turquie, une trêve au devenir incertain en Syrie laisse entrevoir l’espoir d’un processus de paix aux répercussions régionales. Reportage.
Kurdistan de Syrie, envoyée spéciale.
Kobané reprend son souffle. Depuis un mois, le sifflement des drones a laissé place au chant des oiseaux ; on n’entend plus les déflagrations des bombes turques dans les oliveraies ; les moineaux nichent dans les impacts de balles qui criblent les murs.
Attablés sous les mûriers d’un restaurant, Mizgîn Xelîl et Farhane Hadj Issa, qui codirigent le canton pour l’Administration autonome du nord-est de la Syrie (Aanes), savourent prudemment le répit laissé par ce cessez-le-feu. « Quand les drones tournoient au-dessus de nos têtes, on ne sait pas quelle sera leur cible, frissonne la première. Les choses s’améliorent pour le moment. Le dialogue que nous avons entamé avec Damas et celui qui peut s’ouvrir en Turquie entre Ankara et les Kurdes font bouger les lignes. Reste à savoir dans quel sens la situation évoluera. »
Accrochée à la frontière entre la Turquie et la Syrie, sur laquelle court un interminable mur gris hérissé de barbelés, © L'Humanité
