« Nous sommes fiers de nos enfants » : en Turquie, la lutte sociale continue, malgré les arrestations
La mobilisation se poursuit depuis le 19 mars, avec des rassemblements dans tout le pays. À Istanbul, les manifestants réclament la libération des étudiants et des maires emprisonnés. La question kurde se pose également avec acuité.
Le quai de Kadiköy, sur la rive anatolienne d’Istanbul, a résonné des chants estudiantins, mardi soir. Le lendemain, les rues du district de Sisli, dans la partie européenne de la ville, se sont remplies, en fin d’après-midi. En octroyant plusieurs jours de vacances aux fonctionnaires et aux universités, en plus des habituels congés de l’Aïd-el-Fitr marquant la fin du ramadan, Recep Tayyip Erdogan espérait sans doute en finir avec les mobilisations qui, depuis le 19 mars, secouent la Turquie. Le président turc en est pour ses frais.
Bravant les centaines de policiers déployés, casques et matraques en main pour les uns, petites caméras vidéo pour les autres histoire d’agrandir le fichier, les étudiants sont arrivés d’une quinzaine d’universités dans un (habituel) joyeux tumulte aux cris de « Voleur, tueur, AKP », l’acronyme du Parti de la justice et du développement de Recep Tayyip Erdogan. La colère est palpable. Plus de 300 d’entre eux ont été arrêtés et se trouvent toujours en prison. « Est-ce qu’on promet à nos camarades étudiants qu’ils vont être libérés et qu’on va continuer jusqu’au bout ? » scande dans un mégaphone une fille à la chevelure rouge. La réponse ne se fait pas attendre : « Oui ! » s’égosillent les manifestants.
Justement, à la tribune, un participant lit la lettre d’un des........
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