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« Je voulais faire un film pour les Somaliens » : Mo Harawe, réalisateur d’un « Village aux portes du paradis »

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10.04.2025

Premier long métrage de Mo Harawe, présenté à Cannes l’année dernière, le Village aux portes du paradis suit un trio singulier composé d’un enfant, de son père et de sa tante. Une œuvre lumineuse, âpre qui fuit l’esbroufe et le spectaculaire pour rester au plus près des personnages.

Jusqu’ici, au cinéma, la Somalie renvoyait surtout des visions de guerre (la Chute du faucon noir, 2001), de piraterie maritime (Hijacking, 2012, Capitaine Philipps, 2013), de violences faites aux femmes (A Girl from Mogadiscio, 2019, Fleur du désert, 2009). Il a donc fallu attendre que Mo Harawe, un jeune cinéaste prometteur, né dans ce pays de la corne de l’Afrique et installé depuis quinze ans en Autriche, imprime un imaginaire cinématographique discordant.

Au plus près de ses habitants, utilisant en majorité des comédiens non professionnels, son premier long métrage, le Village aux portes du paradis, tisse un récit autour d’un trio singulier formé par un père célibataire et veuf, son fils de 11 ans et sa sœur, en instance de divorce. Le premier, mutique et altruiste, vit de petits boulots et tente d’offrir la meilleure éducation à son enfant. Comme un conteur, le deuxième raconte à ses camarades ses rêves nocturnes.

Quant à la troisième, elle tente de surmonter les obstacles pour ouvrir une échoppe de confection. Présentée à Un certain regard au dernier Festival de Cannes, cette œuvre à l’incroyable photographie et à la mise en scène discrète multiplie les niveaux de récit. C’est sa force et sa limite. Ce qu’il gagne en acuité du regard, il le perd en rythme, suscitant quelques longueurs. Il n’empêche, cette fable complexe et attachante place enfin la Somalie sur la carte de la planète cinéma.

Quel a été votre parcours avant de réaliser ce premier long métrage ?

Je suis né et j’ai grandi en Somalie avant d’arriver en Autriche, à 18 ans. Enfant, je regardais des films mais........

© L'Humanité