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« Œdipe roi » à la Scala : Éric Lacascade abolit le temps et les frontières

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15.04.2025

La mise en scène d’Éric Lacascade redonne à la mère de toutes les tragédies une vitalité incontestable qui abolit le temps et les frontières.

Seul face à l’assemblée de citoyens, Œdipe nous interpelle. Parlez ! lance-t-il en nous regardant droit dans les yeux. Une seule réplique suffit à métamorphoser la salle en agora. Nous sommes à Thèbes, à Paris, qu’importe le lieu, qu’importe l’époque. C’était hier, ça se passe aujourd’hui.

La peste dévaste la cité et les dieux veulent un coupable. Auréolé de gloire pour avoir su répondre aux énigmes de la Sphinge, Œdipe, désormais roi de Thèbes, a épousé Jocaste, veuve de Laïos, assassiné dans d’étranges circonstances. Cette peste qui s’abat sur les habitants de Thèbes est la conséquence de ce régicide jamais élucidé.

La tâche de retrouver le coupable revient à Œdipe, qui doit rendre des comptes aux dieux autant qu’à ses concitoyens. Ni les avertissements du Tirésias, le vieillard aveugle qui sait, ni les recoupements des témoignages n’auront raison de l’entêtement du roi, qui traque la vérité comme un forcené, ignorant qu’il court à sa perte. Coupable de parricide et d’inceste sans le savoir, Œdipe s’approche de la vérité. Une vérité qui l’aveuglera au point qu’il se crève les yeux. La malédiction aura eu raison du roi de........

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