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Donald Trump bombarde l’Iran et plonge le Moyen-Orient dans l’inconnu

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23.06.2025

En bombardant trois sites nucléaires iraniens, le président états-unien précipite la région dans l’inconnu. L’Europe, qui tente de relancer les pourparlers, est mise hors d’état de nuire au projet de recomposition de la région.

On ne compte plus les nuits d’effroi au Moyen-Orient depuis vingt mois. À Gaza, en Cisjordanie occupée, au Liban, en Syrie puis, désormais, en Iran, les peuples sont plongés, les uns après les autres, dans les ténèbres de la guerre. Dans la nuit de samedi à dimanche, les États-Unis ont signé leur entrée officielle dans le conflit contre Téhéran, déclenché par Israël, en bombardant les installations nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan. « Nous avons travaillé en équipe comme aucune autre équipe ne l’avait peut-être jamais fait auparavant, et nous avons largement contribué à éradiquer cette terrible menace qui pèse sur Israël », a assuré le président Donald Trump lors d’un discours éclair à la nation de seulement quatre minutes.

Une décision qui plonge toute la région dans une phase encore plus explosive et imprévisible. Le délai de deux semaines, fixé par Donald Trump lui-même, pour prendre la décision d’un engagement en Iran a donné l’impression d’un président qui tergiverse.

L’acte semble en réalité destiné à reprendre la main sur le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, qui va de surenchères en menaces concernant l’objectif d’une chute du pouvoir iranien et, derrière, de recomposition du Moyen-Orient.

En tout état de cause, Donald Trump ne ferme pas la porte des négociations avec Téhéran sur la question du nucléaire mais met en garde contre de nouvelles attaques pour mettre à genoux le pouvoir iranien et négocier en position de force. « Soit la paix sera rétablie, soit l’Iran connaîtra une tragédie bien plus grave que celle que nous avons connue ces huit derniers jours », prévient le milliardaire états-unien.

Avant d’ajouter : « N’oubliez pas qu’il reste de nombreuses cibles. Celle de ce soir était de loin la plus difficile. Mais si la paix n’est pas rapidement rétablie, nous nous attaquerons à ces autres cibles avec précision, rapidité et habileté. » Son sinistre associé Benyamin Netanyahou a immédiatement salué « un tournant historique qui peut contribuer à mener le Moyen-Orient et au-delà vers un avenir de prospérité et de paix ».

Par la force de ses F-35 et de ses services de renseignement, qui ont fait la démonstration de leur technicité, le premier ministre israélien reprend la doctrine trumpienne de « paix par la force », qui vise à contraindre les États de la région – et

© L'Humanité