Tour de France 2025 : et c’est encore le Slovène Tadej Pogacar qui l’emporte à la 4e étape
Dans la 4e étape, entre Amiens et Rouen (174,2 km), victoire du Slovène Tadej Pogacar (UAE), sa 18e. Au kilomètre 128,1, le peloton est passé à La Neuville-Chant-d’Oisel, où Jacques Anquetil possédait un château. Mémoire.
Rouen (Seine-Maritime), envoyé spécial.
Acte I, scène I. Avec le Tour, nous venons tous au vélo avant terme. Et quand les traces mémorielles se confondent avec la Légende en mode onirique, nous continuons de puiser dans le patrimoine de cette francité insolente qui condescend une fois l’an à honorer les exploits en tricolore. Alors, cette France de Juillet dessine les contours d’un Hexagone de salle de classe. Avec ses bordures. Ses reliefs. Et ses héros.
Entre Amiens et Rouen (174,2 km), il y eut le kilomètre 128,1. Le peloton aurait pu, dû s’y arrêter. S’y recueillir, prier les dieux du vélo. Comme pour prendre la mesure d’un profil juché de cinq bosses dans le final, avant de toucher la ville aux « cent clochés » décrite par Hugo. Kilomètres 128,1, donc. Nous arrivâmes à La Neuville-Chant-d’Oisel, au pied de la côte baptisée « Jacques Anquetil » (3,6 km à 3,6 %). « C’est bien ici ? » Des hurlements de corbeaux trouèrent le silence de la campagne. Déjà, nous devinions les fragments de la mythologie usinée par un Normand hors-norme.
Émotion intacte, souvenirs des premières visites. Nous nous trouvâmes sur les hauteurs de Sotteville-lès-Rouen, sous un soleil généreux. « Oui, c’est bien là », le château Anquetil, dit château des Elfes, datant du XIXe, où séjournèrent Maupassant et Flaubert et acquis par Maître Jacques en 1961.
Dans nos regards humides, l’imagination et la passion se projetèrent en action, assez pour repenser aux quelques images en noir et blanc qui montrèrent, un jour de pluie, les membres onctueux d’un cycliste venu d’ailleurs, dans ses débuts inouïs, à Sotteville, où il signa sa première licence amateur, lui l’apprenti ajusteur titulaire d’un CAP. Parce qu’il « jouissait de la bienveillance des vents », avec son « nez aigu et son visage de fine lame »1, Anquetil trouva ici, par la volonté de sa force suprême, des routes dignes de sa démesure. Et........
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